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Beaucoup de choses à relever sur les marchés financiers en ce moment !

"Poudre sèche", vraiment ?

Fragilité des taux, fragilité de la dette

L'or brillera tant que le système monétaire ne sera pas assaini, mais...

Sur la "forte croissance" européenne

Actions : coup d’œil dans le rétroviseur, et qu'attendre pour la suite ?

· Actualité financière

"Poudre sèche", vraiment ?

Otavio (Tavi) Costa – Crescat Capital : « J’ai remarqué qu’un récit fréquent suggère que la hausse des encours de fonds monétaires signifie qu’il y a une grande quantité de liquidités en attente.

À mon avis, cela ne pourrait pas être plus éloigné de la réalité.

Lorsqu’on replace cela dans le contexte de la taille globale du marché, les données racontent une toute autre histoire.

Prenons la crise financière mondiale comme référence :

Au point bas, les fonds monétaires représentaient 56 % du marché actions américain.

Aujourd’hui, nous en sommes très loin. En réalité, nous sommes beaucoup plus proches des niveaux historiquement bas.

Loin d’être abondantes, les liquidités disponibles sont en réalité rares. »

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Fragilité des taux, fragilité de la dette

Jeroen Blokland : « Les taux des obligations japonaises à 30 ans ont chuté de 35 points de base après que les autorités japonaises ont laissé entendre qu’elles envisageaient d’ajuster leur plan d’endettement. Les taux obligataires à travers le monde baissent à la suite de cette annonce.

Cela constitue une nouvelle preuve que les gouvernements, de concert avec leurs banques centrales, sont prêts à tout pour préserver le statu quo du système financier fondé sur la dette en poussant les taux d’intérêt vers le bas.

Pour l’instant, il s’agit d’un ajustement ; si cela ne fonctionne pas, ce sera un changement de politique, et si cela ne suffit pas, le Japon réintroduira le contrôle de la courbe des taux d’un simple coup de stylo.

Pourquoi les gouvernements et les banques centrales, qui ont maintes fois démontré qu’ils étaient prêts à aller toujours plus loin pour maintenir à flot le système basé sur la dette, laisseraient-ils tout s’effondrer ? Pourquoi s’arrêteraient-ils maintenant ?

Nombreux sont ceux qui crient à la mort du marché obligataire, des politiques des banques centrales et de l’économie mondiale dans son ensemble, sans tenir compte de cette réalité historique.

Évidemment, ces politiques ne sont pas sans risque et auront un impact considérable sur vos investissements, mais prédire un effondrement soudain du système n’est bon que pour faire les gros titres ! »

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The Daily Shot : « Japon : La rémunération par employé s'est accélérée à son rythme le plus rapide depuis le début des années 1990, divergeant de la tendance plus modérée des revenus salariaux en espèces. Cela suggère que les pressions salariales sous-jacentes restent fortes, renforçant les signes d'une inflation persistante dans les services. »

En clair : le salaire que l’on voit sur sa fiche de paie (labour cash earnings) progresse doucement, mais le coût total pour l’entreprise (compensation per employee) s’accélère nettement.

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Liz Ann Sonders – Charles Schwab & co : « La variation annualisée sur 3 mois de l’inflation core PCE a nettement reculé en avril (à +2,7 %). »

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Liz Ann Sonders – Charles Schwab & co : « L'indice des prix aux États-Unis SPGlobalPMI a fortement augmenté, ce qui suggère une pression haussière à venir sur les prix à la consommation dans leur ensemble. »

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Le prix des credit default swaps sur la dette publique américaine a discrètement atteint l’un de ses niveaux les plus élevés depuis 2008.

Ce n’est pas simplement un bruit de marché – c’est un signal d’alerte concernant la santé budgétaire des États-Unis.

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Les taux d’intérêts plus élevés aux Etats-Unis (en clair sur le graphique) n’ont pas eu pour effet de renforcer l’attrait du dollar (en foncé) cette fois-ci :

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The Kobeissi Letter : « Les pertes latentes de la Banque du Japon sur les obligations d’État ont atteint un record de 198 milliards de dollars au cours de l’exercice 2024. Ces pertes sur le papier ont triplé par rapport à l’année précédente, où elles s’élevaient à environ 66 milliards de dollars.

Cela survient alors que le taux à 10 ans du Japon a doublé en un an, atteignant environ 1,5 % fin mars. Dans le même temps, le taux à 30 ans a bondi d’environ 70 points de base pour atteindre environ 2,5 %. La hausse des taux des obligations d’État japonaises s’est accélérée au cours des deux derniers mois, exerçant une pression supplémentaire sur la Banque du Japon.

Les pertes latentes augmentent à un rythme record au Japon. »

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L'or brillera tant que le système monétaire ne sera pas assaini, mais...

Thomas Callum – ChartStorm : « Certains pourraient qualifier ce graphique de cassé ou de raté, mais d’après mon expérience, ce sont parfois les relations qui cessent de fonctionner dans les graphiques qui sont les plus intéressantes, car elles indiquent qu’un changement s’est produit. Et un changement majeur a effectivement eu lieu en 2022 — en substance, la demande pour l’or liée au risque géopolitique a été déclenchée, et ce feu continue de brûler. »

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Laurent Maurel – Recherche Bay : « En avril, la Chine a importé plus de 127 tonnes d’or, soit une progression spectaculaire de 73 % par rapport au mois précédent. Cette forte hausse ne s’explique pas uniquement par une demande saisonnière ou un effet de prix. Elle est avant tout la conséquence directe d’une décision stratégique des autorités chinoises : le gouvernement a alloué de nouveaux quotas d’importation aux banques commerciales, levant temporairement certaines restrictions qui limitaient jusqu’ici les flux entrants de métal jaune. En libérant ainsi l’accès au marché international de l’or, Pékin a manifestement cherché à renforcer les capacités de ses institutions financières à se couvrir face aux risques monétaires et géopolitiques croissants. Cette décision suggère une volonté politique d'accélérer l'accumulation d'or physique dans le système bancaire national, en complément des achats réguliers réalisés par la Banque populaire de Chine (PBoC). Elle traduit aussi un signal fort : l'or reste au cœur de la stratégie de résilience financière du pays.

Une performance d’autant plus remarquable que cette poussée s’est produite en pleine période de records historiques sur le prix de l’or — un comportement atypique pour un pays généralement reconnu pour sa sensibilité aux prix dans ses achats de lingots. »

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Laurent Maurel – Recherche Bay : « Du côté du marché de l’or sur le COMEX, une anomalie frappante retient l’attention : l’intérêt ouvert sur les contrats à terme (open interest) est tombé à son plus bas niveau depuis sept ans, alors même que le cours de l’or évolue tout près de ses plus hauts historiques. Autrement dit, le nombre total de contrats en circulation — indicateur habituel de la participation et de la liquidité du marché — est en chute libre, alors que le métal jaune affiche une performance robuste.

Ce décalage interpelle : historiquement, des prix élevés de l’or s’accompagnent d’une forte activité spéculative sur les marchés à terme. Or, ici, c’est l’inverse qui se produit. Cette faiblesse de l’open interest suggère que les hausses récentes ne sont pas alimentées par des flux spéculatifs classiques, mais par une demande physique ou stratégique plus structurelle — provenant notamment des banques centrales, des investisseurs institutionnels prudents, ou encore des particuliers en quête d’un refuge face à la fragilité du système financier.

En clair, le marché à terme est en train de se vider, tandis que le marché physique s’intensifie. Ce phénomène renforce la crédibilité du mouvement haussier en cours : il ne repose pas sur des paris à levier, mais sur une prise de position réelle et long terme. Le COMEX, jadis accusé de contenir artificiellement le prix de l’or via des volumes spéculatifs, semble désormais perdre de son influence face à une dynamique plus organique et mondiale. »

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Thomas Callum – ChartStorm : « En dehors de la géopolitique, les fluctuations du sentiment des consommateurs ont également été, historiquement, un moteur majeur (particulièrement à l’ère actuelle du chaos). Mais une implication importante de cela est que lorsque l’incertitude se calme, que le chaos se résorbe et que les consommateurs recommencent à avoir confiance, le prix de l’or pourrait bien reculer (un élément à garder à l’esprit du point de vue de la gestion des risques). »

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Otavio (Tavi) Costa – Crescat Capital : « La production mondiale d’or est essentiellement stable par rapport à il y a sept ans. Ajoutez à cela :

Les capex miniers restent historiquement déprimés.
Très peu de découvertes significatives d’or ces dernières années.
Presque aucun projet majeur prévu pour entrer en production au cours des 5 à 7 prochaines années.

Gardez à l’esprit que les banques centrales détiennent encore moins de 20 % de leurs bilans en or — une forte baisse par rapport à environ 75 % par le passé.

J.P. Morgan l’a dit clairement : "L’or, c’est de la monnaie. Tout le reste, c’est du crédit." »

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Garrett Goggin, CFA & CMT : « Laissez-moi simplifier cela. Vous pouvez acheter un développeur aurifère moyen pour 30 $, et vous recevrez 13 $ par an en retour, soit un rendement de 43 % par an, pour une valeur totale de 130 $ sur 10 ans. Montrez-moi un meilleur investissement. »

Sur la "forte croissance" européenne

Peter Berezin : « Au cas où vous vous demanderiez pourquoi la croissance européenne a semblé anormalement forte au premier trimestre. »

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Actions : coup d’œil dans le rétroviseur, et qu'attendre pour la suite ?

Jim Reid – Deutsche Bank : « Puisque c’est le début du mois, Henry vient de publier notre revue mensuelle des performances, analysant ce qui s’est passé en mai et comment les différents actifs financiers se sont comportés.

Points clés à retenir :

  • Mai a enregistré de bonnes performances globales, les investisseurs étant rassurés par des données économiques solides (généralement meilleures que prévu), ainsi que par un recul des droits de douane entre les États-Unis et la Chine. Avec les nouvelles publiées depuis vendredi, nous verrons si l’amélioration des relations se maintient.
  • En conséquence, la probabilité d’un ralentissement mondial a été écartée par les marchés. Par exemple, le S&P 500 a connu sa meilleure performance en 18 mois, avec un rendement total de +6,3 %. Cette hausse a été portée par les « Magnificent 7 » (+13,4 %), qui ont enregistré leur plus forte progression mensuelle en deux ans. Cependant, ce segment reste l’un des rares grands secteurs du marché mondial à être en baisse depuis le début de l’année.
  • Les actifs risqués dans leur ensemble ont bien performé en mai. Le crédit HY a surperformé le crédit IG. L’écart de taux entre les BTP italiens à 10 ans et les bunds allemands est tombé à seulement 98 points de base, son niveau le plus bas depuis septembre 2021. Le Bitcoin a également progressé de +10,8 %, clôturant à un sommet historique le 22 mai.
  • Toutefois, les obligations de long terme ont suivi une trajectoire différente, les craintes liées à la dette revenant sur le devant de la scène. Le déclencheur a été la dégradation de la note des États-Unis par Moody’s, avec une attention accrue portée aux déficits après l’adoption du projet de loi fiscale par la Chambre des représentants. Le taux des Treasury à 30 ans a augmenté de +25 points de base à 4,93 %, avec un pic intrajournalier à 5,15 %. Le taux à 30 ans du Japon a également progressé de +26 points de base (–21 points de base sous son sommet du 22 mai), tandis que celui de l’Allemagne a gagné +10 points de base.
  • L’indice du dollar (–0,1 %) s’est globalement stabilisé en mai, après avoir enregistré sa pire performance sur deux mois depuis 2002 en mars et avril. Cela dit, il s’agit tout de même de sa cinquième baisse mensuelle consécutive. Il est notable que le dollar ait manqué d’élan durant un mois où les actions américaines étaient fortes. Les corrélations évoluent.
  • Les prix de l’or (+0,02 %) ont enregistré une cinquième hausse mensuelle consécutive, une première depuis 2017. »
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Thomas Callum – ChartStorm : « Le S&P 500 a terminé le mois de mai en hausse de +6,2 %, clôturant au-dessus de sa moyenne mobile sur 10 mois et ramenant la performance depuis le début de l’année en territoire positif (+0,5 % YTD ou +1,1 % dividendes inclus). »

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Source : Topdown Charts

Thomas Callum – ChartStorm : « Bien que le chiffre depuis le début de l’année soit repassé en positif (ce qui n’est pas le cas des small caps), les actions américaines à grande capitalisation restent en bas du classement cette année, malgré le fort rebond de mai. Les actions mondiales hors États-Unis (notamment celles des marchés développés) affichent les meilleures performances jusqu’à présent, et fait intéressant, les actions des marchés frontières ont également très bien performé (juste après la fermeture et la liquidation en janvier du seul ETF américain sur ces marchés... drôle de timing !). »

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Source : Asset Class Returns — mai 2025

BarChart : « Le S&P 500 est désormais historiquement cher selon TOUS les indicateurs de valorisation suivis par Bank of America. »

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Thomas Callum – ChartStorm : « L’indicateur préféré de tous, le « Euphoriameter », a légèrement rebondi en mai après un important ajustement au cours des mois précédents... Cela dit, il reste dans la partie haute de sa fourchette historique — l’humeur dominante reste haussière, le cycle reste en phase tardive (mais peut-être ce rebond tardif annonce-t-il une prolongation du cycle ?). »

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Source : Euphoriameter

Thomas Callum – ChartStorm : « Dans le même esprit, les attentes des consommateurs concernant les rendements boursiers, selon les enquêtes, ont également connu un important ajustement après des sommets historiques, avant de rebondir en mai pour revenir dans la partie haute de leur fourchette historique. La question reste de savoir si ces rebonds de sentiment sont durables dans un nouveau cycle haussier, ou s’il ne s’agit que d’un simple rebond technique sur une tendance baissière. »

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Source : Topdown Charts Professional

Thomas Callum – ChartStorm : « Le pic de pessimisme semble derrière nous. Selon les enquêtes de l’AAII et d’Investors Intelligence, le sentiment baissier des investisseurs a atteint un sommet et commence à reculer. Dans la majorité des précédents cas historiques similaires, les perspectives pour les actions étaient très positives, avec quelques exceptions...

Les exceptions ? Elles se produisent lorsque la foule avait raison d’être baissière. Parfois, la majorité a raison, mais la plupart du temps, quand tout le monde est d’accord et que le sentiment devient extrême, c’est un signal contrariant (cela signifie que beaucoup peuvent encore changer d’avis).

Pour la suite, l’analogie la plus haussière et réaliste serait celle de la fin des années 1990, avec le rebond en fin de cycle après la crise asiatique et la chute de Long-Term Capital Management. La plus baissière serait celle du piège haussier avant le krach de 2008. Que faire ? Miser sur la majorité, tout en se préparant à l’exception… »

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Thomas Callum – ChartStorm : « Celle-ci m’a beaucoup intéressé — je parle souvent du Bitcoin/crypto comme indicateur de l’appétit pour le risque et des conditions de liquidité. Si cela s’avère être une fausse cassure haussière et un rebond non soutenable pour le Bitcoin, cela pourrait avoir des implications baissières pour d’autres actifs risqués comme les actions. À surveiller de près ! »

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Source : SubuTrade

Thomas Callum – ChartStorm : « Développement très intéressant ici — les géants historiques de la tech sont-ils en train d’être perturbés ? S’agit-il du début de la destruction d’emplois liée à l’IA ? Ou simplement de facteurs macroéconomiques... incertitude, pression sur la rentabilité et, comme beaucoup le soupçonnaient : la fin de la politique de taux zéro (ZIRP) révélant à quel point la tech dépendait d’un financement bon marché et facilement accessible ? »

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Source : Apollo via Mike Taylor

Thomas Callum – ChartStorm : « Dans le même registre, et comme on peut l’observer depuis 2022, l’activité M&A a chuté pour atteindre un plus bas de 20 ans ; la baisse récente étant liée à de multiples sources d’incertitude provoquant une paralysie décisionnelle et une attitude attentiste de nombreuses équipes dirigeantes. »

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Source : Reuters via @MichaelAArouet

Thomas Callum – ChartStorm : « Les taux versés aux actionnaires japonais ont dépassé 4 %, grâce à une attention accrue portée aux rachats d’actions et à une meilleure gouvernance d’entreprise. Des choses intéressantes se passent au Japon, bien que la plupart des investisseurs aient tourné la page après des années de discours pessimistes sur la démographie et la dette. »

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Source : BlackRock via @MikeZaccardi

The Kobeissi Letter : « Les fonds d’actions japonaises ont enregistré des sorties nettes record de 11,8 milliards de dollars la semaine dernière.

Cela a porté la moyenne mobile sur 4 semaines des sorties à 4,0 milliards de dollars, un plus haut historique.

Les inquiétudes des investisseurs face à la montée rapide des taux des obligations gouvernementales japonaises de long terme sont à l’origine de ces retraits.

Par ailleurs, les investisseurs ont retiré 5,1 milliards de dollars des fonds d’actions américaines.

Dans le même temps, les fonds d’actions mondiaux ont connu des sorties nettes de 9,5 milliards de dollars, leur plus important recul cette année.

Les investisseurs prennent leurs bénéfices après un fort rebond des marchés. »

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Thomas Callum – ChartStorm : « Un autre secteur boudé par les investisseurs est celui de la santé. Selon mes indicateurs, comme le suggère ce graphique, les allocations des investisseurs au secteur sont à leur niveau plancher, et la valeur relative est historiquement basse (indicateurs de valorisation relatifs au plus bas par rapport à l’indice). Cela pose la question de savoir si les marchés ne se montrent pas trop pessimistes à l’égard d’un secteur historiquement défensif et fiable. »

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Source : @neilksethi

Thomas Callum – ChartStorm : « Sujet quelque peu lié au secteur de la santé, j’ai trouvé ce duo de graphiques assez intéressant — l’espérance de vie continue d’augmenter, tout comme la durée de vie active. Résultat : les gens passent une plus grande partie de leur vie à travailler. C’est un sujet intéressant ; certains diront que c’est positif, que les gens ont le choix (et que cela compense les discours démographiques catastrophistes), d’autres y verront un symptôme du problème du financement de la retraite dans les populations vieillissantes — et un signe que les gens devront travailler plus longtemps alors que la base fiscale se rétrécit. Qu’en pensez-vous ? »

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Source : Edward Conard

Thomas Callum – ChartStorm : « Il se peut que vous l’ayez manqué au milieu du bruit médiatique de cette année, mais si vous regardez aux bons endroits, vous découvrirez un boom thématique naissant des dépenses d’investissement (capex) — et bon nombre de ces thèmes devraient s’étendre sur plusieurs années et à grande échelle.

Thèmes clés et moteurs du boom des capex :

  • Électrification : montée en puissance et déploiement des véhicules électriques (en particulier en Chine), accompagnés des infrastructures nécessaires comme les bornes de recharge, les avancées technologiques et la montée en puissance des batteries, ainsi que les technologies connexes (par exemple le solaire), et une augmentation des investissements énergétiques pour répondre à la hausse de la demande.
  • Transition énergétique : cela englobe les réseaux intelligents et l’amélioration des infrastructures, mais aussi une confrontation apparente entre les énergies renouvelables et l’énergie nucléaire pour succéder au pétrole et au gaz dans la grande transition énergétique mondiale.
  • Intelligence artificielle : l’élément central ici concerne les centres de données et la capacité de production d’énergie pour répondre à la forte croissance de la demande en électricité. On peut également anticiper un boom de la production d’appareils intégrant l’IA.
  • Robotique : l’un de ces appareils intégrant l’IA sera l’extension du boom de la robotique grand public (au-delà des simples tondeuses, aspirateurs ou jouets intelligents). D’importants développements sont en cours dans les robots humanoïdes et les véhicules autonomes (dans les airs, sur terre, sur l’eau, et dans des espaces intermédiaires, accomplissant toutes sortes de tâches), sans oublier la pénétration croissante de la robotique dans l’industrie, la construction et la logistique.
  • Relocalisation (« shoring ») : les trois grands mouvements de relocalisation devraient se poursuivre : reshoring (rapatriement de la production), nearshoring (rapprochement géographique de la production), et friendshoring (prise de décisions de localisation industrielle fondées sur la géopolitique). Ces dynamiques traduisent les efforts continus pour renforcer la résilience des chaînes d’approvisionnement après la pandémie, soutenus par des incitations réglementaires et un contexte géopolitique tendu.
  • Manufacture de nouvelle génération : étroitement liée à ce qui précède, la fabrication nouvelle génération inclut des technologies comme l’impression 3D et la robotique — lesquelles renforcent l’exigence de leadership dans la fabrication avancée et permettent de réduire la dépendance aux coûts de main-d’œuvre.
  • Géopolitique / Défense : sur le plan géopolitique, la guerre reste une activité florissante ; l’Europe augmente fortement ses dépenses de défense, avec un réapprovisionnement mondial après les transferts à l’Ukraine, l’éventuelle émergence d’un « dôme doré », et la R&D et le déploiement des futures technologies militaires (croisement de la robotique, de l’IA et des nouvelles réalités de la guerre moderne, telles que les drones).
  • Espace : dans un registre plus optimiste, le secteur spatial commercial émergeant prend de l’élan ; les coûts d’accès à l’orbite et les options de lancement s’améliorent progressivement, ouvrant la voie à une augmentation des activités commerciales extra-atmosphériques (satellites, stations spatiales, fabrication en apesanteur, tourisme, exploitation de ressources spatiales, et à terme une économie lunaire/martienne).

Ce qui rend tout cela particulièrement intéressant, au-delà de l’aspect captivant, c’est l’impact sur la demande de matières premières — en particulier les métaux industriels. Bien que ces derniers soient très sensibles aux cycles économiques, plusieurs tendances structurelles sont déjà à l’œuvre pour soutenir durablement la demande.

Or, du côté de l’offre, nous venons de traverser l’un des cycles de baisse les plus profonds et prolongés dans les capex liés aux métaux industriels et à l’exploitation minière ; bien que la tendance commence à s’inverser, il est évident que le monde sous-investit dans l’offre par rapport à ce qui est nécessaire pour réaliser les transformations évoquées ci-dessus (ce qui signifie qu’il faut aussi inclure les capex liés à l’exploration, la production et la transformation des matières premières dans cette dynamique).

Tout cela plaide en faveur d’un scénario haussier pour les métaux (et les matières premières en général). Et c’est, d’une manière générale, un rappel qu’il existe des perspectives positives et des opportunités à ne pas négliger. »

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