Sentiment et positionnement mitigés sur les marchés actions
Thomas Callum – ChartStorm : « Phénomène curieux des marchés et de la macroéconomie : les événements/excuses ont tendance à se manifester à des niveaux techniques pratiques. J’ai mentionné cela l’autre jour à propos du rebond du pétrole WTI à partir d’un niveau de support majeur de long terme, accompagné d’un grand nettoyage du sentiment — mais on a également un exemple ici avec le S&P 500 qui trébuche juste après avoir reconquis ce seuil symbolique des 6000 points. »

Source : MarketCharts
Thomas Callum – ChartStorm : « Au cas où vous l’auriez manqué, l’événement/excuse a été l’action d’Israël contre l’Iran. Je ne vais pas prétendre savoir ce qui va se passer ensuite, mais je vous propose le tableau ci-dessous pour plusieurs raisons.
Premièrement, pour garder du recul : beaucoup d’événements géopolitiques, même majeurs, n’ont eu qu’un impact limité sur les marchés, en dehors d’un premier mouvement de panique, et dans de nombreux cas, cette panique initiale a représenté une opportunité d’achat.
Mais certains événements ont eu des conséquences plus importantes, ou sont survenus à un moment de vulnérabilité du marché, ou ont déclenché des douleurs macroéconomiques. L’exemple type est l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022 ; le marché actions était extrêmement cher et le sentiment était à son comble fin 2021… il n’aurait fallu qu’un prétexte pour entraîner une baisse ; et l’invasion a eu pour conséquence une flambée des prix des matières premières et de l’inflation (points de douleur macro).
Le scénario de risque ici, c’est que nous soyons déjà revenus à des niveaux de valorisations élevés pour les actions, avec un sentiment un peu nerveux actuellement, et un risque résiduel de choc sur les prix du pétrole — donc même s’il faut garder de la perspective, il serait erroné d’écarter complètement les risques de baisse. »

Source : @RyanDetrick
Jim Reid – Deutsche Bank : « L'absence d'escalade significative au cours du week-end — malgré la poursuite des échanges d’attaques entre Israël et l’Iran — a permis aux marchés de récupérer une part appréciable du mouvement de repli observé vendredi matin.
C’est le moment opportun pour revenir sur le tableau de nos stratégistes actions (Parag Thatte et Binky Chadha) recensant les principaux événements géopolitiques et leur impact sur le S&P 500.
Historiquement, le S&P 500 a tendance à chuter d’environ -6 % au cours des trois semaines suivant un choc géopolitique, avant de se redresser complètement durant les trois semaines suivantes. Nos stratégistes estiment que le seuil pour déclencher une correction plus marquée est aujourd’hui plus élevé, dans la mesure où l’exposition actuelle aux actions est déjà relativement faible — actuellement à -0,33 écart-type en dessous de la moyenne, soit au 28e percentile.
La question la plus importante est de savoir si cet épisode actuel figurera finalement comme une nouvelle entrée dans ce tableau. Cela dépendra largement de l’implication directe ou non des États-Unis, d’éventuelles frappes visant la production pétrolière ou les infrastructures portuaires en Iran et — point crucial — d’une éventuelle fermeture par l’Iran du détroit d’Hormuz, par lequel transite 20 % du commerce mondial quotidien de pétrole.
Vendredi, Michael Hsueh de DB a présenté plusieurs scénarios de prix du pétrole. Dans le pire des cas — une interruption totale de l’offre pétrolière iranienne combinée à une fermeture du détroit d’Hormuz — le prix du baril pourrait dépasser les 120 dollars. Dans un scénario plus modéré — une réduction de 50 % des exportations iraniennes sans perturbation régionale plus large — les prix resteraient proches de leurs niveaux actuels. Le marché semble, pour l’instant, anticiper cette issue plus mesurée. Hsueh considère la fermeture du détroit comme une mesure de dernier recours pour l’Iran, plutôt qu’une menace imminente.
Les marchés resteront néanmoins sur le qui-vive à mesure que la situation évolue. Une chose est certaine : ce ne sera pas la dernière fois que nous consulterons ce tableau géopolitique, alors que le monde continue de naviguer dans un environnement sécuritaire de plus en plus complexe. »

Thomas Callum – ChartStorm : « En parlant de sentiment, examinons quelques données clés. Tout d’abord, le sentiment des gérants d’investissement — l’appétit pour le risque a commencé à se redresser, mais globalement, les gérants restent assez pessimistes/défensifs, car les préoccupations restent élevées concernant : les valorisations, la (géo)politique, et les politiques économiques (ex. : largesses budgétaires vs contraintes de politique monétaire, et incertitude généralisée). »

Source : Investment Manager Survey
BarChart : « Les initiés d’entreprises se délestent de leurs actions au rythme le plus rapide depuis novembre 2024. »

Thomas Callum – ChartStorm : « Selon le Schwab Trading Activity Index, le sentiment des investisseurs particuliers reste lui aussi modéré, les clients de Schwab semblant prendre des bénéfices après avoir acheté la baisse, et utilisant le rebond des actions comme une opportunité de vente. »

Source : Schwab Trading Activity Index
Thomas Callum – ChartStorm : « Concernant mon indicateur plus lent, l’Euphoriamètre (qui combine les ratios cours/bénéfices prospectifs, le VIX inversé lissé, et le sentiment haussier lissé des sondages), il reste assez élevé. En partie parce que la correction a été brève et éphémère, cet indicateur n’a connu qu’un réajustement partiel depuis des niveaux records. Il reste en zone d’alerte du point de vue de l’analyse cyclique ; on s’inquiète quand ce type d’indicateur atteint des niveaux élevés puis se retourne. Certains diront toutefois que la correction plus tôt cette année n’était qu’un réajustement tardif de cycle. »

Source : Topdown Charts
Thomas Callum – ChartStorm : « Un autre indicateur clé du sentiment/de l’exposition a été l’inversion initiale d’une décennie de flux entrants massifs d’investisseurs étrangers vers les actions américaines. Cela reste un « éléphant dans la pièce », car cela pourrait entraîner un renversement auto-entretenu de ces vents favorables passés (si les étrangers se détournent des actions américaines). Même si l’on met cela de côté, il est difficile d’imaginer que ce soutien persiste comme lors de la décennie précédente. »

Source : Topdown Charts Professional
Thomas Callum – ChartStorm : « Autre point d’intérêt : le contraste entre le sentiment et le positionnement. Le sentiment mesuré par sondages s’est effondré en avril, atteignant un des pires niveaux jamais enregistrés. Mais les données de l’AAII et de l’ICI sur les allocations en actions dans les portefeuilles montrent seulement un léger ajustement, largement attribuable aux mouvements de marché. Bref, malgré le pessimisme ambiant, les investisseurs ne se sont pas sauvés en courant. »

Source : Topdown Charts
The Daily Shot : « Le ratio put-call est en tendance baissière, reflétant un affaiblissement de la demande de protection à la baisse. »

Thomas Callum – ChartStorm : « Autre angle sur la question : les allocations agrégées aux actions aux États-Unis ont atteint un sommet historique. Parallèlement, les allocations à la dette sont à leur plus bas niveau en 40 ans… »

Source : @MikeZaccardi via Daily Chartbook
Thomas Callum – ChartStorm : « C’est ce que reflète ce graphique intéressant montrant que la valeur de marché des obligations est à son plus bas niveau en plusieurs décennies par rapport aux actions. Y a-t-il une réelle pénurie d’obligations ? Ou ce graphique reflète-t-il davantage les cycles de performance relative actions/obligations et le très faible prime de risque actions ? »

Source : @jimwpaulsen
Thomas Callum – ChartStorm : « Ce graphique donne quelques indices — les rendements annualisés glissants sur 10 ans atteignent des sommets cycliques de long terme pour les actions, et des creux cycliques de long terme pour les obligations. Croyez-vous aux cycles ? »

Source : Chart of the Week - Stocks vs Bonds
BarChart : « Les actions des marchés émergents sous-performent les actions américaines avec l’écart le plus important depuis plus de 50 ans. »

La Chine achèterait encore plus d'or que ce que l'on imaginait
Thomas Callum – ChartStorm : « Le cours de l’or en dollars américains a atteint un nouveau record de clôture historique à la suite des frappes préventives israéliennes contre l’Iran et de l’escalade de la situation. Cela montre non seulement que les facteurs géopolitiques ont contribué à renforcer la tendance haussière de l’or, mais aussi que l’or demeure une couverture de risque importante face aux chocs géopolitiques et autres. »

Otavio (Tavi) Costa – Crescat Capital : « Les banques centrales achèteraient près de quatre fois plus d’or que ce qui a été officiellement divulgué, selon Bloomberg. Une nouvelle ruée vers l’or est en train de se dérouler en temps réel. »

Thomas Callum – ChartStorm : « ZeroHedge met en avant une analyse de Goldman Sachs révélant que "la Chine continue d’acheter secrètement 10 fois plus d’or (27 tonnes) que ce qu’elle déclare officiellement (3 tonnes)". »

Thomas Callum – ChartStorm : « Jordan Roy-Byrne partage cette perspective à long terme très intéressante : "Le cercle montre le point dont je parlais : lorsque l’argent a franchi un sommet historique en 1973... que se passera-t-il lorsque l’argent dépassera les 50 dollars ?" »

Mohamed A. El-Erian : « Comme je l’ai récemment souligné, ne comptez pas sur les bons du Trésor américain pour les flux de « valeur refuge » ou de « fuite vers la qualité ». Leurs taux ont à peine bougé après l’attaque israélienne contre l’Iran. En revanche, surveillez l’or (ci-dessous) et l’argent.
Les flux sont bien présents ; ils ne se dirigent tout simplement pas vers les Treasuries, contrairement à ce que l’histoire laisserait supposer. »
Jan Nieuwenhuijs – Money Metals : « On commence à comprendre pourquoi je pense que l’or atteindra 50 % des réserves internationales mondiales. »

Graddhy – Commodities TA+Cycles : « Le grand producteur d’or Barrick Gold est à la traîne actuellement, mais il présente une configuration à très long terme qui, selon moi, illustre parfaitement le potentiel du secteur. Les probabilités sont très élevées pour que ce vaste schéma technique se concrétise. De plus, Barrick est en train de sortir à la hausse sur des unités de temps inférieures, ce qui indique qu’il est désormais en route.
Beaucoup affirment que les mines de métaux précieux ne valent rien simplement parce qu’ils sous-performent les métaux pendant certaines périodes. Ce n’est pas une information très utile, et répéter cela montre une incompréhension des mines ou de l’analyse graphique à grande échelle.
Comme pour les métaux eux-mêmes, investir dans les mines repose entièrement sur le timing.
Nombreux sont également ceux qui s’inquiètent du fait que les mines ne surperforment pas encore les métaux. Mais il n’est pas rare que les métaux prennent la tête lors des reprises à partir de creux majeurs. Et lorsque le "mur d’inquiétudes" cédera véritablement, nous verrons des hausses de 8 à 10 % pour le GDX, et de 10 à 15 % pour le SILJ en une seule séance.
Il est essentiel de comprendre que, pour que les marchés fonctionnent, la majorité doit se trouver du mauvais côté du sentiment ou des convictions aux grands tournants, cassures et niveaux clés. Toujours. Cela inclut les analystes, les « experts » et les services spécialisés.
Le marché haussier des mines se développera par étapes. La troisième phase de hausse depuis le creux du cycle de 8 ans de l’or en 2022 (que j’ai identifié en temps réel) a commencé il y a 5 mois avec le retest majeur du GDX, que nous avons parfaitement anticipé au sein du service, avec de très fortes performances à la clé.
Ce genre de mouvements sectoriels ne se produit pas chaque semaine, alors, pour l’amour du ciel, profitez-en pleinement.
Et cette fois, ce mouvement du secteur reflète la dégradation du système monétaire — c’est donc le marché haussier le plus important de tous les temps. »

Supercycle des matières premières : quand ?
Thomas Callum – ChartStorm : « Incrementum s’interroge sur les cycles des matières premières : "Assistons-nous au début du très attendu supercycle des matières premières ? Il est certain que la Dépression Silencieuse ne peut pas durer éternellement…"»

Thomas Callum – ChartStorm : « Je mets en avant depuis un moment le potentiel haussier des actions du secteur énergétique (et je suis apparemment un des seuls optimistes sur le pétrole brut). Un des points que j’ai soulignés est l’intérêt de ces actions comme couverture contre les risques géopolitiques — et il semble que nous soyons en train de voir ce scénario se réaliser, avec une progression des actions du secteur alors que la situation au Moyen-Orient évolue.

The Kobeissi Letter : « Les prix du pétrole accentuent leur baisse à plus de -4 % sur la journée après que le Wall Street Journal a rapporté que l’Iran cherche à désamorcer les tensions avec les États-Unis et Israël. Les prix du pétrole reculent désormais de plus de -10 % par rapport à leurs sommets de la nuit, et de -15 % par rapport au sommet de la semaine dernière. Le marché anticipe une fin du conflit. »

IMPORTANT : Cet article ne constitue pas un conseil en investissements. Les propos cités n'engagent que leurs auteurs. Pour tout conseil en investissements, veuillez faire appel à une consultation personnalisée. Thinkcgp.com, Andy Bussaglia et Mon Bureau Patrimonial déclinent toute responsabilité en cas de préjudice causé par des investissements qui auraient été inspirés par la lecture des articles. Vous devez toujours garder à l'esprit : que l'investissement peut impliquer un risque important de perte en capital ; que le rendement de tout instrument financier mentionné sur ce site Internet peut être volatil et peut évoluer à la hausse comme à la baisse; que les performances passées ne préjugent pas des performances futures ; que les taux de change peuvent avoir un impact sur la valeur des investissements ; et que si vous avez des doutes concernant toute Information, vous devriez consulter votre conseiller en gestion de patrimoine.