La volatilité est au plus bas :
Valorisations des marchés actions à long terme selon le PER de Shiller : niveau de 2007 dépassé, cependant il reste une certaine marge avant d'atteindre l'extrême exubérance de la fin des 90' :
Le ratio de Warren Buffet, qui compare le poids des marchés actions au PIB est quant à lui à un niveau extrême :
Les matières premières ont quant à elles fortement dévissé, ci-dessous de rapport entre les marchés actions US et le niveau des matières premières :
Etant donné les niveaux de valorisation atteints, le potentiel de retour sur investissement sur les actions US est a un niveau historiquement bas - couple rendement/risque asymétrique ?
Le poids grandissant de la gestion passive : le marché réfléchit-il encore ?
A nuancer... Les ETF occupent encore une part de marché relativement faible :
Les perspectives de l'immobilier américain :
Cependant, compliqué pour la FED de monter ses taux. Coincée entre risque inflationniste et risque de briser les espoirs de reprise ? Le rythme de remontée des taux restera la principale préoccupation des investisseurs.
Les raisons qui pousseraient Yellen à sortir de la politique monétaire accommodante sont nombreuses : reprise synchronisée des espoirs de croissance partout dans le monde, taux de chômage officiel US à des niveaux très bas, craintes d'une hausse des salaires et d'une hausse de l'inflation, leverage sur les actifs financiers et poursuite du développement des comportements spéculatifs, besoin de reconstitution des amortisseurs pour faire face au prochain ralentissement...
Mais l'ensemble de ces arguments doivent être mis en face de la réalité des passifs accumulés et de la fragilité de la stabilité financière globale. Après une décennie de taux zéro et de stratégie de fuite en avant type "Effets de 2008 sous le tapis, on compense les problèmes structurels avec la politique monétaire", le chemin de crête est très étroit ! Remonter les taux dans ce contexte est un véritable défi.
L'effet Trump, ou la grande divergence entre les attentes et les réalités, entre les soft datas (enquêtes de confiance et d'intention) et les hard datas (carnets de commande, chiffres de vente au détail...). le monde réel revient tout doucement à la réalité :
Par contre, les marchés actions US restent vissés au plus haut malgré la baisse des perspectives et le retour aux réalités :
Les marchés obligataires ne disent pas la même chose :
Plus de levier dans le système financier ? Vraiment ?
Les effets des politiques monétaires sur le crédit semblent éphémères :
Les opérations de fusions / acquisitions à des niveaux records :
Les taux ont fortement monté en Chine :
Quel en sera l'impact sur l'immobilier ? Sur le shadow banking ? Sur l'ensemble des opérations financées au travers du crédit chinois ?
Tout est interconnecté, et nous pourrions mettre ces graphiques en perspective les uns par rapport aux autres :
L'amélioration conjoncturelle depuis l'été 2016 résulte principalement des dépenses publiques chinoises.
En effet, selon Mathilde Lemoine, chef économiste du groupe Edmond de Rothschild, les dépenses d'investissement des entreprises d'état chinoises ont augmenté de 20 % depuis début 2016.
La Chine représente 1/3 de la croissance mondiale et exerce par conséquent une grosse influence sur le prix des matières premières. 84 % de l'accélération du commerce mondial provient des seuls pays exportateurs de matières premières. La croissance mondiale devrait par conséquent décélérer au S2 2017 car le rebond n'a été que cyclique et temporaire.
En réalité, la production industrielle n'a pas accéléré fin 2016 et début 2017. L'évolution des prix des matières premières a eu un énorme impact sur les sentiments (les prix nominaux ont augmenté - les chefs d'entreprise ont réagi positivement - en attestent les enquêtes au plus haut depuis 6 ans).
Les marchés eux, y croient : ils ont pris 20 % sur l'effet Trump. Visiblement, tout ce qu'a promis Trump n'est pas tenu. Mais il n'y a pour le moment, aucun dégonflement à l'horizon.
Pourquoi ?
Probablement car tous les mois, l'équivalent de 300 milliards de dollars sont injectés dans le système financier par les différentes banques centrales de la planète.
Rien que depuis le début d'année, celles-ci ont injecté 1500 milliards de dollars (en comptant la banque centrale de Chine, qui n'y est pas allée avec le dos de la cuillère dira-t-on). Cela signifie qu'au delà des discours de sortie de politique monétaire accommodante, le système financier reste en réalité pleinement abreuvé de liquidités. Donc tout se maintient pour le moment.
Il est intéressant de noter que lors de tous les cycles précédents de hausse des taux, tant que les taux de la FED augmentent, les taux obligataires ne bougent quasiment pas. Et les marchés actions se comportent bien. C'est lorsqu'on arrête de monter les taux que, généralement, les perturbations arrivent.
Andy BUSSAGLIA
Les propos n'engagent que son auteur.
Sources : The Daily Shot, Deutsche Bank, Bloomberg, BFM Business