Nouveau service sur Thinkcgp :
Un condensé régulier des actualités financières qui me semblent intéressantes.
Les annonces de vaccins et la thèse de la rotation sectorielle des marchés actions en faveur des secteurs "value" au détriment des secteurs "croissance"
La value (bancaires notamment) a été très sensible aux annonces concernant les vaccins :
La valorisation des marchés actions
D'après Tikehau IM, les marchés s'attendent à des résultats en hausse de +35 % en 2021, après une baisse de 15 % en 2020 (au niveau mondial). Est-ce trop ambitieux ?
Pas de bulle sur la Tech US selon Mainfirst :
- Le différentiel entre le PER du secteur technologique et le PER du S&P500 est très faible (environ 50 contre 10 aujourd’hui).
- La politique monétaire de la Réserve Fédérale américaine était restrictive alors qu’elle est aujourd’hui expansionniste.
- Les obligations américaines à 10 ans avaient un taux supérieur à 6% contre 0,70% aujourd’hui. Naturellement, les flux se dirigent vers le rendement, et donc vers les actions.
- La pondération du secteur technologique dans les indices est plus faible tandis que les profits sont bien supérieurs.
Pour Hussman, sur de tels niveaux de valorisation, le rendement attendu d'un portefeuille traditionnel (60 % actions - 30 % obligations d'état - 10 % cash) à horizon 12 ans n'a jamais été aussi bas.
Lisa Abramowicz : Un argument en faveur de l'achat d'actions en ce moment est qu'elles semblent attrayantes par rapport aux obligations, qui ont des rendements historiquement bas. Mais d'une certaines façon, les actions n'avaient pas semblées aussi peu attrayantes par rapport aux obligations depuis deux ans. Le rendement des bénéfices du S&P est au plus bas par rapport aux rendements des bons du Trésor à 10 ans depuis 2018.
Les obligations continuent de raconter une histoire plus pessimiste que les actions. Le volume total de l'encours de la dette à rendement négatif se situe au-dessus de 17 trillions de dollars, près de son niveau record.
C'est un pari que la croissance et l'inflation resteront atones et que les banquiers centraux devront continuer à jouer un rôle de premier plan dans le soutien des marchés et de l'économie. Et même ainsi, les breakeven rates suggèrent que la Fed s'éloigne davantage des objectifs d'inflation, malgré le soutien attendu.
Pourtant, les traders parient que les banquiers centraux continueront de soutenir les marchés du crédit, raison pour laquelle le crédit plus risqué continue de se redresser. À un certain moment, il y a une limite ; si les entreprises endettées ne peuvent pas se développer dans leurs structures de capital en raison d'une croissance ultra-lente, elles ne pourront pas survivre. (Lisa Abramowicz)
Indicateurs divers
Sentiment du consommateur US en baisse :
Ventes au détail US moins bonnes que prévu :
Les marchés financiers sont corrélés aux politiques monétaires des banques centrales :
Aperçu à long terme de l'évolution de la masse monétaire :
Kuroda, gouverneur de la Banque Centrale du Japon, a réitéré le besoin d'acheter des ETF.
Le bilan de la FED devrait atteindre 9 000 milliards de dollars en 2022 selon Morgan Stanley repris par The Daily Shot :
Bloomberg : La présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, a averti que l'un des principaux défis auxquels sont confrontés les décideurs politiques était d'arrêter la crise économique actuelle en raison de la transformation de la pandémie de coronavirus en crise financière.
Un «risque que je vois est ce potentiel de retombées financières, que nous avons réussi à éviter jusqu'à présent», a déclaré Mme Lagarde lors du Bloomberg New Economy Forum mardi. «Nous devons rester à l’écart de cela car ce serait un facteur aggravant.»
Mme Lagarde a réitéré que son institution «recalibrerait» sa relance en décembre, ce qui est largement compris comme signifiant qu'elle ajoutera plus de soutien monétaire à l'économie. Elle a indiqué que les décideurs politiques prévoyaient de se concentrer sur leur programme d'achat d'obligations d'urgence de 1,35 trillion d'euros (1,6 trillion de dollars) et leurs prêts bancaires à long terme comme principaux outils. Les investisseurs estiment qu'une baisse des taux d'intérêt est peu probable.
Les performances des marchés financiers en 2020
Proportion des pertes 2020 récupérées pour chaque classe d'actifs :
Performance totale des classes d'actifs depuis l'annonce de Pfizer :
Le "smart money", les investisseurs sophistiqués, semblent ne plus vouloir prendre part au marché à ce stade :
Les dettes d'entreprise
Le mur de la dette leveragée US repoussé dans le temps mais augmenté en ampleur :
Près de 20% des plus grandes sociétés cotées en bourse des États-Unis sont désormais considérées comme des zombies, ce qui signifie qu’elles ne gagnent pas suffisamment pour couvrir leurs frais d’intérêts. Et ils ont ajouté près de 1 000 millards de dollars de dettes à leurs livres depuis le début de la pandémie.
Pourtant, les taux sur le crédit sont au plus bas.
La dette US de notation BBB se négocie désormais là où elle était lors de la folie de 2007 à la veille de l'explosion des subprimes.
Les spreads BB ne sont pas tout à fait à ce niveau, mais ils sont déjà revenus à des niveaux qui ont pris 4 ans pour revenir au niveau post subprime.
La Fed est en effet à la fois pyromane et pompier…
En Europe les spreads semblent plus attractifs pour un investisseur...
La dette chinoise
Goldman s'attend à une rotation séculaire en faveur du fixed income libellé en renminbi.
La devise chinoise continue son ascension :
Zero Hedge : Avec des rendements des bons du Trésor américains plafonnés à environ 0,90% alors que la Fed devrait, en l'absence de relance budgétaire, devoir intervenir avec plus d'assouplissement (soit sous la forme d'allongement des échéances du QE, soit d'une expansion pure et simple du QE), la Chine est confrontée à une situation différente. Suite à la récente déroute du marché obligataire à la suite de plusieurs défauts de paiement sans précédent des entreprises publiques, le rendement chinois à 10 ans a augmenté du jour au lendemain de 2 points de base à 3,36% et de près de 90 points de base par rapport au plus bas historique de 2,48% atteint en avril.
En conséquence, la prime des obligations d'État chinoises à 10 ans par rapport aux bons du Trésor américains de même durée a grimpé à 250 points de base, le plus élevé jamais enregistré.
La Chine laisse en effet passer quelques défauts sur dette d'entreprise :
Un mot sur les financières
Kepler Chevreux : La BCE s’est engagée à réapprécier au T4 20 l’interdiction de versement de dividendes, instaurée en mars dernier pour le secteur bancaire. Cette revue devrait intervenir entre le 10 décembre (date à laquelle la BCE devrait faire un update macro et pourrait donner un premier sentiment) et le 31 décembre. Nous pensons que les récentes nouvelles positives autour des vaccins pourraient amener la BCE à être plus constructive sur les trajectoires en capital. Par ailleurs, la bonne résilience de la profitabilité des banques européennes à fin septembre avec des buffers en capital substantiels (450 pb en moyenne à la fin du Q3 20) milite en faveur du secteur. Côté négatif, la BCE pourrait rester prudente compte tenu des perspectives de croissance mitigées en zone Euro sur 2021 et continuer de souligner le risque de détérioration de la qualité de crédit et des NPL l’année prochaine.
L'Agefi Actifs : Dans le même temps, la secrétaire générale du Comité de Bâle s’est déclarée opposée à une levée immédiate des restrictions concernant le versement des dividendes des banques.
Les premières fusions dans le secteur bancaire européen : PNC achète le bras américain de BBVA pour 11,6 milliards de dollars dans le cadre de la deuxième opération bancaire la plus importante depuis l'effondrement de Lehman.
Un mot sur les cryptomonnaies
Bitcoin à 18 K$.
Zerohedge : Tom Fitzpatrick, directeur général de CitiBank, a prédit que le prix du Bitcoin pourrait atteindre plus de 318 000 dollars en 2021, selon une note adressée aux clients institutionnels la semaine dernière. Il a évoqué le mouvement dans un environnement macro incertain et ses similitudes avec le marché de l'or des années 1970.
Un mot sur la volatilité
Un mot sur l'immobilier
Selon le pôle recherche économique d'Edmond de Rothschild, LES EFFETS DE LA CRISE DU COVID-19 NE SONT ENCORE QUE MODÉRÉS SUR LES MARCHÉS IMMOBILIERS RÉSIDENTIELS, MAIS ILS POURRAIENT S’AMPLIFIER
- La crise du covid-19 n’a que faiblement affecté les marchés de l’immobilier résidentiel en Europe pour l’instant
- Malgré des volumes de transaction en baisse et des arrêts dans la construction au printemps, les prix ont continué à progresser
- L’impact sur les prix résidentiels serait retardé et atténué par les plans de soutien économique des états et les politiques monétaires accommodantes
- Les facteurs de soutien aux prix résidentiels devraient s’affaiblir, avec notamment des conditions d’octroi de crédit plus strictes et …
- … la dynamique générale devrait se modérer au cours des prochains trimestres, ce qui conduirait à des baisses de prix résidentiels dans certains pays
En France, les conséquences économiques de la pandémie devraient progressivement peser sur les prix de l’immobilier résidentiel. Aussi, les recommandations de Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF) ont commencé à être mises en place en début d’année, ce qui contribue à resserrer davantage les règles d’octroi de crédits hypothécaires. Désormais, le taux d’effort (part de la charge d’intérêt dans le revenu des ménages) ne doit pas excéder 1/3 et les prêts doivent être remboursés en 25 ans maximum. Des dérogations sont toutefois prévues sur 15% des encours, à destination surtout des primo- et secondo- accédants. Dans l’ensemble, le marché résidentiel français pourrait voir ses prix se corriger légèrement au cours des prochains trimestres, entre 0.0% et 4.0%. En particulier, bien que l’attrait pour Paris demeure, les signaux de surchauffe s’y accumulent et les prix sont toujours beaucoup plus élevés que dans les autres grandes villes françaises (~10500 €/m2), alors que pour la plupart d’entre-elles les prix manifestaient des signes de consolidement en septembre. La dynamique semblait encore positive dans des grandes villes plus attractives notamment à Strasbourg (~3100 €/m2), à Nantes (~3500 €/m2) et à Rennes (~3500 €/m2).